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1 juillet 1984 - 2 août 2006
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Grand Pilier d'Angle - Dufour-Fréhel
Sortie Boivin-Vallençant
10 Juin 2005
Photos

Partis pour faire l'arrête des Grands Montets, le téléphérique étant fermé, on se tourne vers le versant Italien du Mont-Blanc. On a dans la tête la face nord du GPA et comme course de repli l'éperon de la Brenva. J'avais déjà envisagé d'aller dans la face nord du GPA l'année dernière avec Jean-Baptiste, mais les conditions n'étant pas là on avait du renoncé.

Départ à 11h avec le téléphérique de l'aiguille du midi. On arrive à 13h30 au bivouac de la fourche. La maintenant que j'ai le grand pilier d'angle devant les yeux je suis un peu sceptique c'est vraiment impressionnant. On va faire une petite sieste et puis on voit après. Durant la sieste, on entend plusieurs fois les séracs de la poire qui déversent leur amas de glace. A 15h on se lève, on regarde encore la face, il y a aucune trace en direction du col Moore c'est l'inconnu. On prend la décision de se lancer dans le GPA au pire on fera demi-tour au col Moore. On pose un rappel sur le garde fou du bivouac. On passe la rimaye sous le bivouac avec un petit saut. Puis traverser du glacier jusqu'au col Moore sans problème.

Derrière le col, le paysage est chaotique. Le glacier est recouvert de morceau de glace déversé par les séracs. Pour accéder à la face on a pas le choix, il faut traverser le glacier et passer sous ces putains de sérac. Je commence à descendre dans la pente de neige sous le col, elle vient buter contre une barre rocheuse, Thomas est pour poser un rappel mais il y a que des rochers pourris du coup je traverse à droite de plus en plus sous les serac jusqu'à trouver un passage au milieu des rochers puis on arrive à la rimaye qui passe en sautant, on traverse encore jusqu' pied du pilier d'angle on est désormais à l'abri. Je me dis une fois de plus que ces séracs c'est vraiment la roulette russe et que je n’aime pas ça.

On sort la corde et on remonte ce glacier de la Brenva tout défoncé, ça zigzag pas mal, il est 18h on est au pied de la face Thomas attaque la pente de neige, qui devient de plus en plus en glace dure en corde tendu avec une broche tous les 30 m ça déroule. Thomas vient buter sous les rochers. Je prend le relais, il faut traverser à gauche toujours sur de la glace dure, je pose des protections que dans le rocher au bout de 60 m je fais un relais. Je pense partir dans le rocher droit au dessus en fait faut continuer encore à traverser d'après Thomas je l'écoute car j'ai pas bien le tracé en tête vu que ce n'était pas prévu qu'on vienne ici et puis j'ai toujours tendance à vouloir partir dans du rocher. Je continue donc de traverser à gauche jusqu'à tomber sur le début de la goulotte c'est la sortie Boivin-Vallençant qui mène jusqu'à la pente sommitale. Je pars dedans Thomas suit toujours en corde tendu la glace est meilleur, c'est dément ces petits passages étroits en glace au milieu d'un granit de rêve. Il faut s'arrêter car plus de matos et ça devient raide au dessus. Thomas prend le relais, on sort les frontales car la nuit tombe, il est 22h.
La longueur du dessus à l'air pas facile 90 degré dans de la glace dure arrivé au-dessus Thomas fait un relais sur un piton dans une petite niche. La longueur m'explose les mollets mais il faut repartir, au dessus je fais une longueur de 60 m géniale avec des passages encaissés en glace en protégeant tout sur friends sur les cotés arrivé au relais je suis mort. J'assure Thomas en bas on voit les lumières des villes en
Italie. Je me dis que ça doit être classe pour arriver à ce faire plaisir même de nuit à la frontale. J'ai l'impression qu'on est juste sous les séracs de la pente sommitale. Thomas repars il refait encore une longueur super en glace pour aller faire un relais dans le bas de la grande pente de glace. Arrivé au relais je lui dis de repartir, il avance plus vite que moi dans ces grandes pentes de glace. En fait avec ma frontale j'arrive à éclairer au-dessus et j'aperçoit que le relais est juste au-dessus de nous à 10m, Thomas le contourne par la droite ça craque, je fais as le malin, je prends plein d'anneaux de buste comme ça je pourrais repartir le plus vite possible de dessous le sérac. On trace dans la pente Thomas broche tous les 20m, on passe la petite rimaye au milieu de la pente. La je me prend une grosse assiette de glace en pleine face, ça saigne mais bon avec le froid ça va geler vite. La glace me daube les mollets.

On arrive sur l'arrête, il est 1H30 mais déception je comptais m'arrêter pour me reposer un peu mais il y a pas de place et de toute façon il fait trop froid. Du coup, on repart sur l'arrête en corde tendu. Thomas passe devant, il connaît l'itinéraire car il a déjà fait l'arrête de Peuterey avec son père. Je compte trouver une plateforme pour faire une pause mais rien. Maintenant on aperçoit le sommet du Mont-Blanc de Courmayer. Je repars devant pour faire la trace dans la neige la corniche sur le bord de l'arrête est énorme, je m'approche pas trop.

Je commence à être vraiment crevé, on se relaie sur l'arrête. Thomas fait la dernière pente de neige car j'ai vraiment mal au mollet. En haut, du Mont Blanc de Courmayer le vent souffle. Il faut traverser jusqu'au Mont-Blanc. Il y a encore des petites traversées en glace dure puis de la marche sur la neige avec un vent vraiment violent, on ne s’arrête même pas au sommet. On prend la décision de descendre par les 3 Monts. Je connais bien la descente en plus c'est tout tracé donc on fonce. A partir du col du Mont-Maudit, il y a plus de vent on en profite pour faire un café et manger un bout. Ensuite on repart jusqu'à l'aiguille du midi. On est naze et la remontée sur l'arrête n'est pas facile.